ENJEUX PLANETAIRES CONTEMPORAINS : ATMOSPHERE,
HYDROSPHERE, CLIMATS, DU PASSE A L'AVENIR
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Vue de l'artiste Don Dixon de ce qu’a peut-être été la Terre il y a plus de quatre milliards d’années...
Rappel : La Terre s'est formée, comme toutes les planètes, de l'accrétion de poussières (loi d'attraction universelle). Les chocs entre particules ont dégagé une telle énergie que les roches devaient se trouver en fusion : la Terre devaient être il y a un 4,5 Ga magmatique. Les chercheurs pensent qu'après cette intense phase de collisions, elle s'est rapidement refroidie. Elle n'avait sûrement pas son visage actuel et se pose alors la question de l'origine de son atmosphère car toutes les planètes telluriques (cf cours de 2nde) n'ont pas la même épaisseur d'atmosphère et encore moins la même composition.
Tableau de comparaison de la composition de l'atmosphère actuelle des 4 planètes telluriques du système solaire
C'est la gravité des planètes qui retient leur atmosphère. Si un corps ou une molécule acquiert une vitesse supérieure à une certaine vitesse appelé vitesse de libération il quitte définitivement la planète. Chaque planète a une vitesse de libération (Vlib) différente qui dépend de sa gravité (g) et de son rayon (R): . Les vitesses de libération pour Vénus, la Terre et Mars sont respectivement de 10, 11 et 5 km/s (ou encore 36000, 39600 ou 18000km/h resp.). A cause de l'agitation thermique, une molécule de masse molaire m, dans une atmosphère de température T, a une vitesse thermique (Vt) proportionnelle à
. Si la vitesse thermique est supérieure à la vitesse de libération il y a échappement de l'atmosphère. En pratique, ce sont principalement les atomes légers présents dans la très haute atmosphère peu dense (exosphère, P~10-11 bar) qui peuvent atteindre des vitesses thermiques suffisantes pour s'échapper sans qu'il y ait de collisions avec d'autres atomes. Sur la Terre et Mars, l'hydrogène (H) présent dans l'exosphère s'échappe ainsi quotidiennement.
Source : https://media4.obspm.fr/public/AMC/pages_atmospheres-planetaires/impression.html
Pb : La composition de l'atmosphère de la Terre a-t-elle toujours été celle que l'on connaît aujourd'hui ? Pourquoi ? Hypothèses : .....
I- Une
atmosphère initiale bien différente de l'actuelle
1- Formation de l'atmosphère primitive
Que sont les météorites et que peuvent-elles nous enseigner ?
Les météorites sont des pierres d'origine extraterrestre
qui sont tombées à la surface de la Terre. Certaines sont sur
la Terre depuis des milliers d'années, mais il en tombe régulièrement.
On a identifié plus de 25 000 météorites autour du monde
: 18 000 proviennent de l'Antarctique et quelques milliers d'entre elles des
déserts d'Afrique et d'Asie. Les météorites sont probablement
issues de regroupements de fragments qui résultent de collisions entre
des objets plus gros.
Il existe trois grandes familles de météorites : les pierreuses,
les métalliques et les mixtes. C'est la proportion de métal que
contient la météorite qui détermine à quelle famille
elle appartient. Les météorites métalliques sont composées
à 98 % de fer-nickel, les mixtes en contiennent 50 % et les pierreuses,
entre 20 et 27 %.
Les différentes familles de météorites ne percutent pas
la Terre dans les mêmes proportions. La très grande majorité
d'entre elles, 93 %, sont des pierreuses. Les métalliques sont beaucoup
moins fréquentes, elles comptent pour seulement 6 % des chutes. Finalement,
les météorites mixtes sont les plus rares avec 1 % des météorites.
Au départ, les corps-parents avaient tous une composition uniforme. Les
planétoïdes devenus suffisamment gros se sont réchauffés
et différenciés. Lors de la différenciation, les métaux
lourds se condensent au centre, les éléments un peu moins lourds
s'accumulent autour et les plus légers forment la croûte. Chaque
zone de l'astéroïde donne naissance à une classe spécifique
de météorites différenciées. Source : Planétarium
de Montréal
Extrait du manuel de terminale spe SVT - Bordas 2012 - p81
Pb : D'après
l'étude des chondrites, les scientifiques pensent que l'atmosphère
primitive était beaucoup plus riche en CO2 : comment se fait-il
qu'aujourd'hui il ne représente que 0.03% de l'atmosphère ?
2- L'évolution du taux de CO2
Les témoins de la présence d'eau liquide en abondance à l'Archéen
Pillow
lava daté de 3.865 Ga (Barbeton, Afrique du sud) |
Rides de plage datées de 3.5 Ga (NorthPole,
Australie) |
![]() |
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Fentes de dessiccation datées de
3.5 Ga (Barbeton,
Afrique du sud) |
Conglomérat à galets datés de
3.5 Ga (Barbeton,
Afrique du sud) |
Source : http://bibliotheque.clermont-universite.fr/sites/files/portail/documents/mercrediscience/Martin.pdf
Pb : Quel lien entre la présence d'eau liquide et l'évolution du taux de CO2 ?
Extrait du manuel de SVT-spe- Bordas 2002 |
Zoom sur le granite de Ploumanac'h, très altéré ("pourri") au niveau des diaclases. Le résultat de l'altération est appelé arène granitique. Sa couleur brun sale est due aux argiles et oxydes néoformés par hydrolyse des micas et des feldspaths. Cette réaction consomme du CO2 comme le montre la réaction bilan ci-dessous pour l'hydrolyse d'un feldspath calcique : |
Le CO2 participant (avec la vapeur d'eau) à l'effet de serre, son stockage dans les océans a contribué à abaisser la température sur la planète ce qui explique les traces des premières glaciations il y a 2.5 Ga. Plus tard, d'autres processus ont participé à la chute du taux de CO2 atmosphérique, en particulier l'altération chimique des roches (cf réactions plus haut) |
Remarque : en solution aqueuse, l'acide carbonique H2CO3 est un diacide, c'est-à-dire qu'il peut se dissocier deux fois de suite dans l'eau en libérant chaque fois un proton sous forme de cation H3O+ :
II-
Les témoins sédimentaires de l'arrivée de dioxygène dans l'atmosphère
1- Les gisements de "fers rubanés"
Fer rubané
(BIF=Banded Iron Formations) Précambrien, environ -2,1 milliards d’années,
Marquette, Michigan, États-Unis.H. 51cm; L. 22cm; Pds. 20,4kg.
© Coll. Musée des Confluences.
Source : http://www.museum-lyon.org/expo_temporaires/lectures_minerales/lectures_minerales_accueil.htm
Les couches rouges sont constituées d'oxydes de fer. Elles alternent avec des couches plus sombres siliceuses.
En savoir plus : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/XML/db/planetterre/metadata/LOM-Img364-2011-10-10.xml
Expérience pour comprendre les conditions nécessaires à la formation de fer oxydé:
En solution : FeSO4 → Fe2+ + SO42-
Ajout de soude : Fe2+ + SO42- + 2Na+ + 2OH-→ Fe(OH)2 + Na2SO4
En rajoutant de l'oxygène avec le bulleur, on oxyde le fer selon l'équation bilan d'oxydo-réduction : 1/2O2 + 2H+ + 2Fe2+→ 2Fe3+ + H2O
Rappel de chimie sur la règle du gamma appliquée aux couples red-ox (Fe2+ / Fe3+) et (H2O /O2) :
Avec les OH- de la soude : Fe3+ + 3(OH-) → Fe(OH)3
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2- Les gisements d'uranium
"De 4,5 à 2 milliards d'années, des gisements d'uraninite détritique se forment, en milieu anoxique. À partir de 2 milliards d'années, l'atmosphère s'enrichit en dioxygène. Les gisements d'uranium sédimentaire ne sont alors plus formés d'UO2 détritique, qui s'oxyde en UO3, mais de complexes uranifères associés à de la matière organique. Ces complexes sont issus de la réduction de l'UO3 en présence de matière organique." d'après Pierre Thomas Laboratoire des Sciences de la Terre, Ens Lyon
Source : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-uraninite.xml
La France exploite des gisement moins anciens dans des bassins qui ont permis la réduction de l'UO3 :
3- L'étude des paléosols
Sol actuel sous climat tropical subhumide |
Strates de grès rouges de la Blyde river en Afrique du sud (âge : -2.2 Ga) |
Couvert végétal : savane arborée (cerrado).
Hauteur de la coupe : 200 cm. Source : http://photos.afes.fr/picture.php?/7 |
A partir de 2.2 Ga, les dépôts fluviatiles sont rcihes en hydroxydes de fer. Les sols de l'époque (paléosols) devaient ressembler aux sols tropicaux actuels : les latérites. Photo : http://www.geo.fr/dossier-geo/voyage-en-afrique-du-sud-62592 |
Pb : Quelle est l'origine du dioxygène atmosphérique ?
III-
Atmosphère et développement de la vie
1- Un dioxygène d'origine biologique
Stromatolithes, à marée basse, sur le littoral de l'Ouest de l'Australie, dans le parc national de Yalgorup Source : C Eeckhout |
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Bloc erratique provenant du Nord du Québec. Hauteur: 60 cm. Photographie : P.A. Bourque, Univ. Laval (Québec) |
Coupe dans un stromatolithe de Rhynie On observe une alternance de niveaux de calcite (niveaux blancs, l'essentiel de la photo) avec des petits niveaux à reliques de matière organique (niveaux noirs, indiqués par (b) ) Source : University of Aberdeen |
Les stromatolithes sont des constructions fossiles, formées de carbonates. Ce sont parmi les plus anciens fossiles connus, et certainement les plus anciens macrofossiles ; on en connaît depuis 3,5 Ga (en Australie). Ils sont formés en général par des cyanobactéries (« algues bleues ») photosynthétiques, qui existent encore à l'heure actuelle.
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Cyanobactéries du genre Coelomoron
sp (à vérifier) et Nostoc sp trouvées dans un jardin |
Cyanobactéries du genre Microcystis sp trouvées
dans les sédiments d'un aquarium sale |
Dans un système où des ions carbonates (ou hydrogénocarbonates) existent en solution, on voit donc que, si on soustrait du CO2 au système, l'équation des carbonates est déplacée vers la droite, c'est à dire vers la précipitation de carbonates. La photosynthèse consomme du CO2, si bien qu'elle induit localement la précipitation de carbonates.
Source : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-stromatolithes.xml
Autre lien sur une production académique : http://espace-svt.ac-rennes.fr/applic/cyano/cyano06.htm
2- Impact de l'évolution de l'atmosphère sur la vie
Extrait du manuel de SVT -spe- Belin p127
Source : NASA |