Corps humain et santé

CHAPITRE 14 : Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Source : http://www.inserm.fr/thematiques/microbiologie-et-maladies-infectieuses/dossiers-d-information/vaccins-et-vaccination

Pb : La vaccination est aujourd'hui un acte banal mais qui suscite parfois la méfiance quand ce n'est pas carrément le rejet. Qu'est ce qui explique l'efficacité d'un vaccin ? Que sont les adjuvants qui ont fait l'objet de tant de discussions lors de la campagne contre la grippe H1N1 en 2009 ?

 I- La mémoire immunitaire

1- Des observations intéressantes

Documents extaits du manuel de SVT Bordas 2012 p338

Ces expériences montrent qu'il existe une mémoire de l'antigène rencontré la première fois à condition qu'il s'agisse bien du même antigène : cette immunité acquise est spécifique.

 

2- Des cellules "mémoire"

Dans ce travail, les auteurs démontrent que chez les enfants poly allergiques à des allergènes alimentaires, il existe une stimulation particulière d’une sous population de lymphocytes T mémoires.

Source : http://www.allergique.org/article2926.html

Plusieurs catégories de cellules immunitaires peuvent devenir des cellules mémoire : des lymphocytes B, des plasmocytes à longue durée de vie (LLPC), des lymphocytes Tcd4, des lymphocytes Tcd8. Contrairement aux autres cellules sanguines qui ne vivent que quelques jours, ces cellules mémoire recoivent des signaux de survie (interleukines 5 et 7) qui empêchent l'apoptose.

Les personnes allergiques ont souvent un excès de cellules mémoire...

II- La vacccination

1- Histoire de sa découverte


Le tableau de Gaston Mélingue (1840-1914) daté de 1879, représente une des premières "vaccinations" de Jenner, le 14 mai 1796. Il prélève le contenu de la pustule sur la main de la servante, Sarah Nelmes, qui s'occupe des vaches, et l'inocule au bras du jeune James Philip.

Source : http://www.academie-medecine.fr/sites_thematiques/vaccination/

En 1775, Jenner commence ses recherches sur la variole par l'étude de la vaccine des vaches. En 1788, il observe que chez les garçons de ferme ou les livreurs de lait qui ont accidentellement contracté la "cow-pox" (maladie de la vache), l'inoculation échoue toujours et qu'ils sont réfractaires à la variole humaine.
Il est maintenant prouvé que cette protection était aussi reconnue en France, notamment en Picardie et en Languedoc, où le cowpox britannique était connu sous le nom de "picote", et que ces informations étaient parvenues à Edouard Jenner. Un pasteur du midi, Rabout Pommier, considérait l'inoculation à l'homme de la "picote" des génisses comme le meilleur traitement préventif de la variole, picote et variole étant, disait-il, la même maladie.
Plus tard, comme médecin, Jenner s'est rappellé l'histoire de la laitière. Posant des question à son entourage, un homme des environs lui aurait rappelé le dicton: "Si tu veux une femme qui n'aura jamais les cicatrices de la variole, mari une laitière".

Quatre ans plus tard, et vingt ans après ses premiers travaux, le 14 mai 1796, Edward Jenner pratique la première inoculation du vaccin contre la variole. Il inocule du pus prélevé sur une pustule de cow-pox (la maladie de la vache) de la main d'une paysanne contaminée par sa vache, Sarah Nelmes, à un garçon de huit ans, James Philipps, qui n'avait jamais été en contact avec la variole. Au dixième jour l'enfant présenta une pustule vaccinale au point d'inoculation, qui guérit sans incident. Ensuite, Jenner lui fit subir une variolisation, qui n'eut aucun effet (après un délai d'observation de deux ans).
Jenner renouvela l'expérience une trentaine de fois, selon des procédés différents: "de bras à bras", "directement" et publie ses résultats, en juin 1798 sous le titre "An Inquiry into the Causes and Effects of the Variolae Vaccinae..." ("Enquête sur les causes et effets de la variole vaccine, maladie découverte dans certains comtés occidentaux de l'Angleterre, notamment dans le Gloucestershire, et connue sous le nom de cow-pox.") "Je n'ai jamais observé de cas mortels de cow-pox et comme il est clair que cette maladie laisse la constitution dans un parfait état de sécurité vis-à-vis de l'infection variolique, nous ne pouvons nier qu'un tel mode d'inoculation devra être adopté".

Lien source : http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/jenner.html

La vaccination consiste à immuniser un organisme par injection d’un agent pathogène rendu inoffensif et capable de déclencher des réactions immunitaires (= immunogène).

 

2- Principe et rôle des adjuvants

Documents extaits du manuel de SVT Bordas 2012 p341

La piqûre de rappel sert à stimuler la production de lymphocytes mémoire afin d'obtenir une réponse plus rapide et plus intense au prochain contact avec l'antigène. La vaccination est une méthode généralement préventive.

Les adjuvants sont des substances qui visent à déclencher une réaction inflammatoire pour mobiliser rapidement les cellules présentatrices d'antigènes et donc amplifier la réponse du système immunitaire.

Remarque 1 : dans le cas de la rage, un vaccin doit être administré le plus tôt possible après la morsure, donc dans un but curatif et non préventif.

Remarque 2 : l'utilisation d'aluminium à faible dose dans les adjuvants explique les méfiances de certaines personnes pour les vaccins. Pour en savoir plus, je vous invite à lire ce rapport de l'académie de médecine :

http://www.academie-medecine.fr/Upload/adjuvants%20vaccinaux%20rapport%20ANM1.pdf

 

III- L'évolution du phénotype immunitaire

1- Une diversité remarquable du répertoire immunitaire

Source

 

Nous possédons tous à la naissance un grand nombre de lymphocytes B et T différents par leurs récepteurs membranaires (BCR et TCR) et spécifiques d'un antigène donné même si celui-ci n'a pas été rencontré : on parle de lymphocytes "naïfs". Des mécanismes génétiques (ex : épissage alternatif) expliquent cette grande diversité. Après une sévère sélection (cf chapitre 13), ne survivent que les cellules immunocompétentes, capables de détecter un antigène précis.

To go further...https://www.youtube.com/watch?v=QTOBSFJWogE

2- Une interaction entre génotype et environnement 

Documents extaits du manuel de SVT Bordas 2012 p342

Selon les antigènes que nous rencontrons au cours de la vie, nous sélectionnons des clones de lymphocytes mémoire différents : le phénotype immunitaire est donc différent d'un individu à un autre et il est évolutif.