Thème Science et investigation policière

 

La recherche de parenté

 

En France, ils seraient près de 400 000 à rechercher leurs origines, nés “ sous X ” ou enfants abandonnés sans filiation. En 1999, 560 enfants sont nés de mère inconnue. Le refus de la mère de reconnaître son enfant est souvent lié à une situation précaire : une mère de l’ombre sur deux a moins de 23 ans et ne dispose pas de ressources propres.

 

Ces chiffres posent le problème de la recherche de parenté qui peut être nécessaire dans une enquête policière.

Par quels moyens peut-on trouver la parenté d’une personne ?

 

·         1e séance

 

L’exercice qui vous est proposé consiste à rechercher parmi quatre adultes, les parents génétiques de deux enfants (pas forcément frère et sœur).

Les enfants dont il faut déterminer la parenté

 

Léa

Julien

 

Les parents possibles

 

Paul

Patrick

Anne

Caroline

 

Objectif de la séance

 

 

A l’aide du matériel mis à votre disposition, proposez une expérience permettant de déterminer le groupe sanguin de Paul, Patrick, Anne et Caroline.

 

Appelez le Professeur pour vérification.

 

Réalisez votre expérience puis présentez vos résultats et vos conclusions sous la forme d’un tableau.

 

Léa et Julien sont de groupe O. Ce résultat permet-il de déterminer les parents de ces deux enfants ? Justifiez votre réponse.

 

Cette recherche de parenté par les groupes sanguins est-elle fiable ? Justifiez votre réponse.

 

Document à consulter pour votre réponse

 

Document 1

 

 

 

 

 

 

 

Document 2

 

 

Document 3

 

 

Matériel mis à votre disposition

 

Un échantillon de sang de Paul, Patrick, Anne et Caroline.

Un sérum contenant des anticorps anti-A.

Un sérum contenant des anticorps anti-B.

Une plaque alvéolée.

4 cure-dents.

 

NB : les produits manipulés sont des produits de substitution.

Document 1 : principe du test de Beth-Vincent pour déterminer un groupe sanguin

 

Le test du groupage sanguin est réalisé à partir de sérums connus.

 

Le sérum, comme le plasma du sang, contient des anticorps, molécules capables de se lier spécifiquement sur des antigènes.

Une réaction d’agglutination (+) se produit quand les anticorps parviennent à se fixer par complémentarité sur les antigènes des hématies.

 

 

Document 2 : rappels de collège sur la transmission des allèles

 

Document 3 : un groupe sanguin très rare !

Il existe dans de très rares cas (0,004% de la population mondiale), des personnes de groupe O mais porteuses tout de même des alèlles A ou/et B! (elles ont un phénotype* appelé « Bombay » car essentiellement trouvé dans les populations d'origine indienne par Bhende en 1952....)

 *Phénotype = état d'un caractère observable chez un individu.

Thème Science et investigation policière

 

La recherche de parenté

 

Les groupes sanguins n’ont pas permis de retrouver les parents de Léa et de Julien. Au mieux, ils ont permis d’écarter Paul en supposant que les enfants ne sont pas de phénotype Bombay (ce qui serait exceptionnel) mais le doute subsiste pour Patrick, Anne et Caroline.

 

Comment faire « parler » l’ADN pour résoudre cette énigme ?

 

·         2eme séance

 

Objectifs :

 

- Savoir de quelle manière on récupère de l’ADN chez une personne et exercer un esprit critique sur la méthode d’analyse.

- Découvrir l’ADN et les empreintes génétiques.

- Utiliser les empreintes génétiques pour déterminer les parents de Léa et de Julien.

- Réaliser une expérience d’extraction d’ADN.

 

Documents à consulter :

Document 1

 

Document 2

+ site de la Cité des Sciences*

Document 3

 

 

*Adresse du site : http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/defis/codebarr/paternite.html

 

Matériel mis à votre disposition

 

 Tubes -  Bécher -  Eau salée froide -  Agitateur -  Liquide vaisselle - Ethanol froid -  Filtre -  Entonnoir -  Pipette jaugée

 

Document 1 : les conditions nécessaires pour une analyse d’ADN possible et fiable

 

L’ADN est présent dans tous les noyaux des cellules mais aussi en plus faible quantité dans des petits organites cytoplasmiques chargés de fournir l’énergie à la cellule : les mitochondries.

Tous les liquides corporels permettent de récupérer de l’ADN mais certaines cellules sont inexploitables. C’est le cas des globules rouges et  des plaquettes (sans noyau et sans mitochondries) par exemple pour le sang.

Seul le bulbe d’un cheveu possède des cellules avec noyau. Une empreinte ADN à partir d’un cheveu (ou poil) cassé ou coupé – donc dépourvu de bulbe – était jusqu’à récemment impossible. Cette lacune a été comblée grâce aux techniques d’empreintes d’ADN mitochondrial (ADN mt).

Une preuve fiable à 100% ?

En février 2000, la presse britannique révélait qu'un homme de 49 ans venait d'être innocenté d'un cambriolage dont il était accusé depuis des mois. Atteint de la maladie de Parkinson, ne pouvant se déplacer seul et disposant d'un alibi, Raymond Easton a pourtant clamé son innocence. Mais la police était formelle : l'ADN trouvé sur le lieu du cambriolage, à plus de 300 kilomètres de son domicile, correspondait au sien. La police se basait sur l'analyse de six segments de son empreinte génétique. Il n'y avait donc qu'une chance sur 37 millions pour qu'elle se trompe. Une contre-expertise, effectuée à la demande de son avocat sur quatre autres segments de son ADN, a pourtant révélé qu'il s'agissait bel et bien de ce que l'on appelle un "faux positif".

Le mythe de l'infaillibilité de la preuve par l'ADN tombait pour la première fois. Les autorités britanniques, tout en cherchant à minimiser l'ampleur de cette affaire, ont alors décidé de renforcer la procédure d'analyse afin d'éviter ce genre de méprise.

Si ce risque de "faux positifs" reste mineur, il n'en va pas de même des risques d'erreurs dues à la manipulation des échantillons. Qu'il s'agisse de la collecte, de l'archivage ou de l'analyse des empreintes et des traces génétiques, le non-respect des procédures, pourtant strictes, ou encore une erreur d'interprétation, voire la contamination de l'empreinte par l'ADN d'un tiers, peuvent avoir des conséquences gravissimes.                                                                                                                                                      Le Monde - 23 décembre 2003

 

Document 2 : l’ADN et les empreintes génétiques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Chaque pic correspond à un nombre de motifs répétitifs comptés sur une paire de chromosomes.

Attention, un seul pic ne signifie pas que l’on a pas trouvé de motifs répétitifs sur l’autre chromosome de la paire étudiée mais tout simplement qu’il y a le même nombre de motifs répétés sur les deux chromosomes !

 

Document 3 : Protocole d’extraction de l’ADN des cellules buccales

 

- Frotter les joues contre les dents (par un simple massage, sans se faire mal !) et saliver.

- Récupérer 50 ml de salive dans un bécher et y ajouter une cuillère à café d’eau salée (pour faire sortir l’eau des cellules et augmenter la densité du mélange).

- Agiter doucement et après quelques minutes, verser deux à trois gouttes de liquide vaisselle (pour détruire les parois).

- Continuer d’agiter jusqu’à stabilisation de la mousse.

- Filtrer le mélange (salive+  eau salée + liquide vaisselle) au dessus d’un tube à essai (3cm max).

- Ajouter délicatement l’éthanol froid en le faisant couler le long de la paroi du tube ou de l’agitateur.             à Observez !

Thème Science et investigation policière

 

Utilisation de la palynologie dans une enquête

 

Un mystère plane au lycée F. Le Dantec : les jeunes arbres récemment plantés ont subi des violentes agressions dans la nuit. La gendarmerie enquête et continue ses rondes mais aucun flagrant délit. Cette nuit, un suspect, surpris près des grilles avec des outils a été interpelé : il nie toute implication dans les dégradations mais ses explications sont confuses quand on lui demande ce qu’il faisait à cette heure ci muni d’une pince.

Pour ce rendre sur les lieux du crime (oui car scier un arbre en pleine croissance est un crime !), notre suspect a forcément dû marcher sur les pelouses qui de l’établissement. Or, il se trouve que ces dernières n’ont pas été tondues depuis plusieurs semaines et beaucoup de plantes ont poussé depuis.

Les enquêteurs décident donc d’examiner au microscope le bas du pantalon du suspect…

 

Comment l’étude des pollens va-t-elle permettre de faire avancer l’enquête ?

 

·         3eme séance

 

Objectifs :

 

- Récupérer les grains de pollens et toute autre trace de végétaux sur le bas de pantalon du suspect.

- Réaliser une observation de ces grains de pollen et éventuellement des autres traces végétales au microscope.

- Utiliser une clé de détermination pour identifier les espèces végétales (ou du moins la famille à laquelle elles appartiennent).

- Vérifier sur le terrain la présence de ces espèces.

- Critiquer la pertinence de nos indices.

 

Documents à consulter :

 

Document 1

 

Clé de détermination des grains de pollen + ressources en ligne :

http://webetab.ac-bordeaux.fr/Pedagogie/SVT/

ressciences%20geol/Palyno/Pollens/cledeter.htm

 

 

 

Matériel mis à votre disposition

 Pinceau – scotch – microscope – lames – lamelles

 

Document 1 : les différents organes végétaux susceptibles de s’accrocher sur des vêtements

 

Les grains de pollens :

Le pollen est la semence mâle des plantes, nécessaire à la fécondation et donc à la reproduction.

La taille d'un grain de pollen est variable de10 à 250 micromètre (micron). Chaque variété est identifiable par reconnaissance de la forme, de la taille, du nombre et de la répartition des apertures (pores et sillons) et la structure et l'ornementation de la paroi (exine). La paroi du grain de pollen est entourée d'une substance, la sporopollenine, qui lui confère une grande résistance à la dégradation.

Le transport des grains de pollens se fait de 2 façons :
- les insectes pour les plantes entomophiles, Leur pollen est peu abondant dans l'atmosphère et peu allergisant
- le vent pour les plantes anémophiles. Leur pollen est abondant dans l'atmosphère pour que la fécondation due au hasard ait plus de chance d'être efficace, est souvent allergisant..

Les petits fruits secs de type akène :

L’akène est un fruit sec ne s’ouvrant pas à maturité contenant une seule graine.

 

Plus gros qu’un grain de pollen, certains akènes sont tout de même assez petits pour se glisser dans les textiles.

 

Parmi eux, on distinguera :

- les akènes à aigrettes (ex : Taraxacum = Pissenlit) transportés par le vent, parfois  sur de grandes distances.

- les akènes à crochets (ex : Gallium = Gaillet) qui s’accrochent particulièrement bien aux poils, plumes et aux vêtements…