La Terre dans l'univers, la vie et l'évolution : une planète habitée

 CHAPITRE 1 : Les conditions de la vie : une particularité de la Terre ?

Vue de l'espace, la Terre nous apparait comme une planète bleue : l'eau recouvre 70% de sa surface. La vie s'est développée dans presque tous les milieux (les véritables déserts sont rares) et jusqu'à ce jour, nulle autre forme de vie n'a été découverte ailleurs dans l'univers.

Pb : Quelles sont les conditions favorables à la vie sur Terre ?

I- La place de la Terre dans le système solaire

1- Les objets du système solaire

ACTIVITE 1 (1ere partie) :

Source (id: PIA06890) : NASA

Le système solaire est constitué d’une étoile, le Soleil, située en position centrale, autour de laquelle tournent différents objets :

- des planètes = objets du système solaire possédant une masse suffisante pour que leur gravité les maintienne en équilibre hydrostatique, c'est-à-dire sous une forme presque sphérique et qui ont éliminé tout corps rival se déplaçant sur une orbite proche : On dénombre 8 planètes dans le système solaire.

- des planètes naines = type d'objet céleste du système solaire, intermédiaire entre une planète et un petit corps. Le terme fut adopté en 2006 par l'Union astronomique internationale afin de clarifier la classification des objets tournant autour du Soleil. Aujourd'hui, 5 objets sont reconnus comme planète naine: Cérès, Éris, Pluton, Makemake, Haumea.

- des satellites naturels = objets qui orbitent autour des planètes ou d'autres objets plus grands qu'eux mêmes et qui ne sont pas d'origine humaine, par opposition aux satellites artificiels. De tels objets sont également appelés lunes, par analogie avec la Lune, le satellite naturel de la Terre.

- des astéroïdes = corps rocheux dont la taille va du grain de poussière à plusieurs kilomètres.On appelle astéroïde le corps céleste dans l’espace et météorite lorsqu’il s’écrase sur la Terre. A la différence des satellites, les astéroïdes ne sont pas en orbite autour des planètes.

- des comètes = Objets de petite taille (une dizaine de kilomètre de diamètre) constitués de glace et de poussières, vestiges du nuage qui a donné naissance à l'ensemble du système solaire. Leur orbite a généralement la forme d'une ellipse très allongée, et souvent accompagnée d'une longue traînée lumineuse due à la glace qui est vaporisée à l'approche du soleil.

2- La place de la terre par rapport au soleil

ACTIVITE 1 (2eme partie):

 

Les quatre premières planètes (Mercure, Venus, Terre, Mars) sont des planètes rocheuses (= telluriques) assez denses, composées surtout de silicates, de fer et de nickel.

Les quatre autres (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune) sont des planètes gazeuses, relativement moins denses, composées surtout d'hélium et d'hydrogène. Elles sont aussi beaucoup plus éloignées du soleil que les planètes rocheuses.

Pb : Notre planète se caractérise par l'abondance de l'eau liquide lui donnant le qualificatif de "planète bleue" : pourquoi ? L'eau liquide est-elle une exclusivité de la Terre ?

II- Les singularités de la Terre

1- Les conditions nécessaires à la présence d'eau liquide

Le point triple est, en thermodynamique, un point du diagramme de phase qui correspond à la coexistence de trois états (liquide, solide et gazeux) d'un corps pur. Il est unique et s'observe seulement à une température et une pression données.

Exemple : le point triple de l'eau est à : T = 273,16 K (soit 0,01 °C) et P = 611 Pa (soit 0,006 atm).

Diagramme de phase de l'eau :

Source : Wikipedia

Planètes telluriques
Pression atmosphérique en atm Température moyenne de surface en °C
Mercure moins de 0.00000000002 180
Vénus 90 475
Terre 1 15
Mars 0.01 -55


La présence d'eau liquide n'est possible que dans des conditions très précises de température et de pression. Ces conditions sont réunies sur la Terre mais pas sur les autres planètes rocheuses.

Remarque : il est très probable que de l'eau ait coulé sur Mars il y a 4 Ga...

Image prise au-dessus de Mars et couvrant 18 km en largeur. Au centre on voit un chenal au fond d'une des vallées : l'eau y a coulé.
© NASA. THEMIS.

 

De nos jours, l'eau sous forme liquide ne peut plus exister sur Mars car la pression atmosphérique est trop faible et tout liquide s'évaporerait instantanément. A une époque reculée, que l'étude des cratères d'impact place il y a environ 4 milliards d'années, l'atmosphère de Mars était probablement similaire à celle de la Terre et permettait l'existence d'eau liquide.

La dernière sonde (Mars explorer) a confirmé en revanche l'abondance de la glace aux pôles.

Liens :

http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-mars-2005-03-24.xml

http://www.astronomes.com/c1_solaire/p152_eaumars.html

2- A la recherche de l'eau dans le système solaire

Modèle de structure interne pour Europe.

Rayon du satellite : 1 500 km dont 100 km de glace H2O en surface

Extrait du manuel de 2nde Belin-2010 p18

Europe, le plus lointain satellite de Jupiter serait recouvert d'une couche d'eau de 100km, dont une dizaine de km en superficie est gelée (pack de banquise à -150°C), le reste étant visqueux (température proche de 0°C). Le volcanisme silicaté et le gradient géothermique permettraient de comprendre le maintien de l'état liquide de l'océan d'Europe, malgré les -150°C à -200 °C de température de surface.

L'eau, indispensable à la vie n'est pas une exclusivité de la Terre : cette molécule est même abondante dans le système solaire, mais pas à l'état liquide (du moins à la surface des objets étudiés...)

Pour aller plus loin : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOMeausystsol.xml

 

Pb : comment expliquer que la Terre bénéficie d'une température moyenne de 15°C permettant l'existence de l'eau à l'état liquide indispensable à la vie ?

III- Planète habitée, planète habitable

1- Température de surface des planètes et effet de serre

ACTIVITE 2 :


Modéliser l'effet de serre pour une atmosphère peu épaisse (cas de Mars et de la Terre)

La majeure partie de l'énergie rayonnée par le Soleil se situe dans des longueurs d'onde auxquelles l'atmosphère est transparente (c'est-à-dire entre 0,2 et 0,5 µm (applette Corps Noir).

Au contraire, une planète rayonne principalement dans les longueurs d'onde de l'infrarouge, entre 4 et 12 µm. Ces longueurs d'onde sont fortement absorbées par les gaz à effet de serre de l'atmosphère (applette Atmosphère et Rayonnements). (Voir aussi Quelles sont les propriétés communes des gaz à effet de serre ?).

Lorsqu'une molécule de gaz absorbe un photon infrarouge, elle le réémet rapidement. Le point fondamental est que cette réémission se fait dans une direction aléatoire . Ainsi, si on suppose que l'atmosphère est suffisamment mince (c'est-à-dire que le photon réémis ne va pas être à nouveau absorbé par une autre molécule de gaz), alors environ la moitié du rayonnement infrarouge émis par la surface de la planète repart dans l'espace (la part réémise par l'atmosphère vers le haut), tandis que l'autre moitié retourne à la surface (la part réémise par l'atmosphère vers le bas).


Source : Gilles Delaygue (Centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement, Aix en Provence) et Benoît Urgelli (ENS Lyon / DGESCO)

Un lien pour bien comprendre comment on arrive à ce bilan à l'équilibre : http://www.lmd.jussieu.fr/~jldufres/Exposes/anim_effet_serre.pdf

Peut-on faire l'analogie avec une serre ?


Serre d'ananas à Ponta Delgada (São Miguel, Açores) - Photo E.Lacouture


Le terme d'« effet de serre » est employé par analogie avec ce qui se passe dans les serres des agriculteurs. L'atmosphère piège les infrarouges thermiques rayonnés par le sol de la même façon qu'une plaque de verre piège le rayonnement infrarouge émis par le sol et les plantes, augmentant ainsi la température du sol.

Malheureusement, l'analogie est trompeuse. Dans une serre, le réchauffement s'explique essentiellement par l'absence de convection (l'air chaud ne peut pas sortir) et non par l'absorption des radiations infrarouges.

En 1909, Robert Williams Wood (1868-1955) construisit deux serres similaires, l'une avec des plaques de verre (transparentes au visible et opaques aux infrarouges), l'autre avec des plaques en sel gemme (transparentes au visible et aux infrarouges). Dans les deux cas, l'air ne peut sortir. La température dans les deux serres augmenta de la même façon, démontrant ainsi que « cet effet thermique s'explique essentiellement par l'absence d'advection ». On estime que cet effet thermique est environ quatre fois plus importante que l'absorption du rayonnement infrarouge par le verre.

Source : Gilles Delaygue (Centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement, Aix en Provence) et Benoît Urgelli (ENS Lyon / DGESCO)

Pour aller plus loin sur la modélisation de l'effet de serre : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/explication-effet-de-serre.xml


La présence d'une atmosphère modifie le flux solaire reçu au sol d'une planète. Sans atmosphère, la Terre aurait sensiblement la même température de surface que son satellite, la lune : -18°C. C'est l'effet de serre qui explique pourquoi la température moyenne de surface est de 15°C. Le rayonnement infrarouge émis par la Terre est en grande partie absorbé par les constituants de l'atmosphère (vapeur d'eau surtout et CO2) puis réémis vers l'atmosphère et vers la surface de la Terre.

Remarque 1 : Vénus possède une atmosphère très dense riche en CO2 et en vapeur d'eau d'où sa température de surface très élevée (475°C). Sur Mars, l'effet de serre est beaucoup moins important car la couche atmosphérique est peu épaisse.

Remarque 2 : dans les basses couches de l'atmosphère, l'ozone est un gaz qui amplifie l'effet de serre et dans les hautes couches, il filtre certaines radiations solaires dangereuses pour les êtres vivants (d'où notre inquiétude quand un "trou" est constaté dans la couche d'ozone...)

En 1995, Michel Mayor et Didier Queloz découvrent la première planète en dehors du système solaire. En 2006, ils découvrent la première exoplanète tellurique, du même type que la Terre. Depuis, plus de 400 exoplanètes ont été découvertes, révélant un monde extrêmement diversifié, remettant en cause notre vision des systèmes planétaires.

Pb : Existe-t-il une nouvelle planète, analogue à la Terre, situé dans la « zone habitable » de son étoile, et donc susceptible d’abriter une autre forme de vie ?

2- Une vie extra-terrestre ?

Activité : lecture d'un article récent de la revue Pour la Science (Octobre 2011, n°408) et saisie d'informations : pdf1, pdf2

On estime que la zone d'habitabilité autour du Soleil s'étend entre 0,95 à 1,67 unités astronomiques.

Les découvertes les plus récentes faites sur Terre mais également sur d'autres mondes du Système Solaire nous amènent à redéfinir ce qu'est la zone habitable du Système Solaire. Aujourd'hui, cette zone n'est plus seulement définie comme la région où l'eau peut rester liquide à la surface d'une planète. La recherche astrobiologique dans les milieux extrêmes terrestres nous montre que des oasis existent dans les environnements les plus hostiles et ouvrent de nouveaux horizons pour la recherche de la vie sur d'autres planètes. Au-delà de la Terre, Mars et Europe ne sont plus les seules à être considérées comme potentiellement habitables pour des formes de vie. Des satellites, tels que Ganymède, Callisto, et Titan apparaissent comme de nouveaux candidats. Désormais, l'habitabilité peut être considérée à l'échelle d'une planète mais aussi à l'échelle de niches parfois microscopiques, à la surface ou à l'intérieur d'une planète. La vie n'a pas nécessairement besoin du Soleil et peut survivre des kilomètres sous la surface. L'éventail des habitats extrêmes terrestres inclut des environnements acides, alcalins, chauds, froids, hypersalins, soumis à des rayonnements intenses ou à l'aridité.

Des environnements analogues existent sur d'autres planètes et l'exploration planétaire de ces 20 dernières années nous fournit une vision complètement nouvelle sur le potentiel de la vie dans notre proche voisinage planétaire. L'étude des milieux extrêmes terrestres nous interroge sur les limites de la vie.

Lien sur une conférence passionnante : http://www.universcience.fr/fr/conferences-du-college/mediaconf/c/1248111045359/-/p/1239022827697/seance/1248111045155

Les conditions physico-chimiques qui règnent sur la Terre permettent l’existence d’eau liquide et d’une atmosphère compatible avec la vie. Ces particularités sont liées à la taille de notre planète et à sa position dans le système solaire. Ces conditions peuvent exister sur d’autres planètes ou des satellites qui possèderaient des caractéristiques voisines sans pour autant que la présence de vie y soit certaine.

Remarque : D'ici 3 ou 4 ans, une sonde déjà partie et financée en partie par la France arrivera près de Saturne à la recherche de molécules prébiotiques sur Titan. Dans quelques années, des sondes partiront à la recherche d'océans liquides sur les satellites de Jupiter.