Corps humain et santé : la reproduction

CHAPITRE 6 : La procréation et sa maîtrise

L'IVG avant 3 mois de grossesse est un droit durement acquis par les femmes en 1975. Néanmoins l'IVG n'est pas une décision facile à prendre sur le plan psychologique et le recours à une contraception efficace devrait permettre de limiter le nombre de cas. De toutes les méthodes de contraception, les pilules sont les plus utilisées en France...

Pb : Comment agissent-elles ? Quelles précautions faut-il prendre pour garantir leur efficacité ?

I- La contraception

1- La contraception hormonale préventive

Video sur l'historique de la découverte de la pilule + livre p339

Les pilules combinées contiennent deux hormones de synthèse, un oestrogène et un dérivé de la progestérone. Prises le 1er jour du cycle, elles exercent un rétrocontrôle négatif sur le système hypothalamo-hypophysaire car leur taux reste constant et inférieur eu seuil déclenchant le pic de LH : les ovaires sont donc au repos, les follicules ne murissent pas et Il n’y a plus d’ovulation. Le corps jaune ne se forme pas, il n’y a donc pas non plus de production de progestérone.

Ces hormones de synthèse ont la même action que les hormones naturelles sur l'endomètre : le cycle utérin n'est donc pas trop perturbé. En revanche, les règles sont artificielles car provoquées par une non prise d'hormones de synthèse (pas de cachet ou cachet vide) = "hémorragies de privation"

L'efficacité est de 100% sauf en cas d'oubli ou de prise tardive.

La pilule n'est délivrée que sous ordonnance d'un médecin.

Remarque :

La composition des pilules oestroprogestatives n'a cessé de varier depuis 1960 allant dans le sens d'une diminution de la dose des estrogènes et des progestatifs
Toutefois, si les progestatifs sont nombreux et variés, l'estrogène utilisé est uniquement l'éthinylestradiol. La plupart des effets secondaires des estroprogestatifs, en particulier dans le domaine cardiovasculaire paraissent dose­dépendant. La synthèse de nouveaux progestatifs, désogestrel, gestodène, norgestimate qui ont un pouvoir androgénique très diminué ont permis en principe de diminuer les effets secondaires cardio-vasculaires.

Pour aller plus loin : http://www.gyneweb.fr/Sources/contraception/tcont.html

Pb : Que faire en cas d'oubli de pilule ou de préservatif suite à un rapport ?

2- La contraception hormonale d'urgence

La pilule du lendemain s’utilise uniquement en cas de rapport non ou mal protégé : elle permet d’éviter une grossesse non désirée mais ne protège pas des IST (Infections Sexuellement Transmissibles)
La prise de ce comprimé doit être la plus proche du rapport sexuel. En effet, plus on attend longtemps, plus son efficacité diminue. Elle protège des rapports qui ont eu lieu dans les 72 heures avant la prise, mais pas de ceux qui ont eu lieu avant ce délai ou après. Il faut donc utiliser un préservatif jusqu'aux prochaines règles. Cette pilule est vendue sans ordonnance dans toutes les pharmacies.

C'est une pilule ne contenant qu'un progestatif qui perturbe l'ovulation et empêche la nidation. Elle ne peut en aucun cas devenir un moyen de contraception régulier car elle entraînerait des effets indésirables.

Pb : Comment se protéger contre les IST ?

3- Les préservatifs

Efficace à 100 % lorsqu'il est bien utilisé

Action 2 en 1 : contraceptif + protection contre les IST = Maladies Sexuellement Transmissibles (comme le SIDA par exemple)

Aussi efficace que le préservatif masculin mais... plus difficile à mettre en place et plus cher !

Source : http://www.sida-info-service.org/

http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_hepatite_B.pdf

Les préservatifs bien utilisés sont des moyens de contraception efficaces mais aussi et surtout des moyens d'éviter les IST d'origine virale (SIDA, hépatites B ou C) ou bactérienne (gonorrhée, syphilis) ainsi que les IST à protozoaires (trichomonase) ou à champignons (mycose génitale).

Si le vaccin contre le SIDA n'est toujours pas trouvé, un vaccin contre l'hépatite B est recommandé pour les nourrissons et les personnes à risque.

Depuis 2006, un vaccin contre le Papillomavirus (responsable des condylomes génitaux) est systématiquement proposé aux adolescentes. Son efficacité n'est pas totale mais il permet de réduire les cas de cancers de l'utérus liés à cette IST.

Remarque : les préservatifs ne garantissent pas une protection contre l'herpès génital (dû au virus de l'herpès), les chlamydioses (dues aux bactéries Chlamydia) et les condylomes génitaux (dus au virus Papillomavirus) car la transmission se fait par contact cutané.

Pb : Comment la médecine peut-elle aider les couples ne parvenant pas à procréer ?

II- L'aide médicalisée à la procréation

1- Les causes de l'infertilité

https://www.youtube.com/watch?v=7Xr6lVCphlI

En moyenne, la probabilité de tomber enceinte (sans moyen de contraception bien sûr!) est de 25% à chaque cycle. Lorsque cette probabilité descend à 5%, les médecins parlent d'hypofertilité. Si aucune grossesse ne s'est déclarée au bout de deux ans de relations sexuelles, l'infertilité est prononcée et un bilan s'avère nécessaire pour en rechercher les causes.

Chez la femme, les causes les plus fréquentes sont l'absence d'ovulation et l'obturation des trompes.

Chez l'homme, les anomalies concernent surtout le nombre, la mobilité ou la strucure des spermatozoïdes.

2- Un évantail de techniques

La stimulation ovarienne

Après la mise au repos de l’hypophyse afin de bien contrôler l’ovaire (grâce à un spray nasal), la première étape consiste à stimuler la production de follicules par des injections quotidiennes d’une hormone proche de la FSH entre le 5ième et le 10ième jour du cycle. On peut également utiliser un produit « anti-oestrogène » qui permet d’accroître la production de FSH. Puis, on surveille par échographie le nombre et la taille des follicules.

Lorsque le développement folliculaire est jugé suffisant, on déclenche l’ovulation par l’injection d’hCG qui mime un pic de LH. Le risque de grossesses multiples n'est alors pas négligeable.

L’insémination artificielle avec le sperme du conjoint (IAC) ou d’un donneur (IAD)
Elle est destinée aux couples dont les spermatozoïdes qui ne passent pas la glaire cervicale, ou dont l’homme est infertile et aux femmes célibataires. Ce fut, au cours des années 70, la première des méthodes de conception médicalement assistée. On assista alors à la création des banques de sperme congelé. Le sperme du donneur anonyme (critérié toutefois par le couple ou la mère célibataire : couleur de peau, taille) est déposé dans le vagin ou le col de la femme au moment approprié du cycle (ovulation), puis on laisse la nature faire son oeuvre. Chaque année 20.000 bébés américains naissent grâce à cette méthode. Attention, cette méthode pourrait permettre l’insémination à partir d’un donneur mort, la fécondation par un parent.
La fécondation in vitro et le transfert d'enmbryon (FIVETE)
Des ovaires stimulés hormonalement provoquent le développement de plusieurs ovocytes II. Les ovocytes sont aspirés à l’extérieur de l’ovaire à l’aide d’un laparoscope (instrument qui permet de visualiser l’aspiration). Quelques ovocytes sont ensuite fécondés avec des spermatozoïdes du partenaire de la femme. Après quelques jours de croissance dans un contenant en verre (« éprouvette »), tous les pré-embryons dont le développement semble normal sont réimplantés dans l’utérus de la femme. Les autres ovocytes sont aussi fécondés, puis congelés au cas où le premier essai échouerait. Généralement cette méthode engendre des naissances multiples. Le premier bébé éprouvette, Louise Brown, est née au cours de l’été 1978 en Grande-Bretagne. Les embryons restants sont
congelés.
L’injection intra-cytoplasmique du spermatozoïde (ICSI)
Cette méthode consiste à sélectionner un spermatozoïde et un ovocyte puis, sous microscope, à injecter le spermatozoïde directement dans le cytoplasme d’un ovocyte. Cette technique est utilisée lorsque les spermatozoïdes présentent certaines anomalies qui l’empêcheront de féconder.

Lien vers une animation en 3D en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=vGbIL9QWSsM

Les techniques de procréation médicalement assistée peuvent permettre à des couples infertiles d'avoir un enfant à partir de leurs cellules reproductrices. Dans certains cas, l'utilisation de gamètes non issus du couple s'avère nécessaire (en cas de risque de transmission d'une maladie grave ou d'incapacité à produire les gamètes par ex). En France, le don de sperme et le don d'ovocytes sont des actes bénévoles, anonymes et gratuits (ce n'est pas le cas dans tous les pays).

Avec l'ICSI, l'assistance est encore plus "poussée" et seuls les gamètes sélectionnés sont fécondés. Se pose alors le problème éthique de la limite à la sélection pour éviter des dérives eugéniques...

 

Pb : En dehors des facteurs socio-culturels, de quoi dépend notre comportement sexuel ? Pourquoi éprouvons-nous du plaisir pendant l'acte sexuel ?

III- Sexualité et bases biologiques du plaisir

1- Le comportement sexuel et son contrôle

 

Chez l'Homme et de nombreux Primates proches parents de l'Homme, l'activité sexuelle est indépendante des variations cycliques des concentrations d'hormones sexuelles. Chez les autres Mammifères, ces hormones sont prédominantes et contrôlent des comportements stéréotypés (comme la lordose chez le rat...).

2- Le système de récompense

Rat dans une boîte de Skinner, chambre d’autostimulation. © Wunsh

Cartographie du système de la récompense chez le rat © Wunsch

Dans les années 1950-1970, les psychiatres soignaient certains patients grâce à des électrodes implantées dans le cerveau. La stimulation du septum semble provoquer des réactions similaires à celle des rongeurs.

« À une occasion [le patient] a stimulé sa région septale 1 200 fois, à une autre occasion 1 500 fois, et à une troisième occasion 900 fois. Il protestait chaque fois que le stimulateur lui était enlevé. » Le patient disait ressentir des sensations de plaisir, de chaleur et d’excitation sexuelle.

Zones cérébrales activées lors d’un orgasme chez la femme

La vidéo a été créée en utilisant des clichés IRM (imagerie à résonance magnétique) qui ont été pris toutes les deux secondes. Les différentes couleurs correspondent à l’afflux de sang oxygéné dans le cerveau ; plus les couleurs sont claires et plus le sang est oxygéné. On peut ainsi identifier les parties du cerveau les plus actives. Un ensemble d’aires cérébrales s’active, dont le système de récompense, les aires visuelles et les régions motrices.

Source : Barry Komisaruk, Rutgers University-Newark Campus, Visualization is the courtesy of The VisualMD.com

Source : http://www.cndp.fr/entrepot/fileadmin/docs/themadoc/Vivre_sa_sexualite/ThemaDoc_vivre_sa_sexualite_1_S.pdf

Documents extraits du manuel de 1ère ES/L Belin 2012 p134, 135, 136

Le système de récompense est clairement impliqué dans le plaisir sexuel. Il met en jeu différents circuits de neurones identifiés par IRM.

La recherche du plaisir est une composante importante du comportement sexuel humain mais elle n'est pas la seule. La sexualité repose aussi sur le désir de partager une relation affective avec un partenaire.