Féminin / Masculin

CHAPITRE 5 : Comprendre et maîtriser sa reproduction

A partir de la puberté les organes génitaux mâles et femelles deviennent fonctionnels. La procréation est donc possible à chaque rapport mais elle n'est pas forcément souhaité ni souhaitable, surtout quand le couple ne se sent pas prêt. La pilule est aujourd'hui l'un des moyens les plus utilisés pour différer ce moment.

Pb : Comment la pilule agit-elle sur le cycle féminin ?

I- Cycle menstruel et cycle ovarien

1- Le déroulement des cycles sexuels féminins

Raisonner à partir des applications cycle.exe et hormone.exe

http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/cybernetique/04femme.htm

Remarque : la glaire cervicale, mucus fabriqué par le col utérin, subit elle aussi une modification cyclique. En effet, son maillage se relâche au moment de l'ovulation pour faciliter le passage des spermatozoïdes.


A partir de la puberté, l'ovaire produit deux hormones agissant sur l'utérus : l'oestradiol et la progestérone.

Pendant la phase folliculaire, le taux d'oestradiol augmente car cette hormone est sécrétée par les cellules folliculaires de plus en plus nombreuses. Elle agit sur l'endomètre en favorisant son épaississement (phase proliférative)

Pendant la phase lutéale (ou lutéinique), le taux de progestérone augmente : la progestérone est sécrétée par le corps jaune (mais il sécrète également de l'oestradiol). Elle agit sur l'endomètre en renforçant l'action des oestrogènes et en inihibant les contractions du myomètre (= muscle utérin)

En fin de cycle, le corps jaune régresse et le taux de ces deux hormones chute, ce qui déclenche les menstruations.


2- Le contrôle de l'activité des ovaires




A la base du cerveau, une petite glande appelée hypophyse sécrète deux hormones qui  agissent sur les ovaires : FSH et LH. Leur sécrétion est stimulée par une neurohormone sécrété par une structure nerveuse située juste au dessus de l'hypohyse : l'hypopthalamus.

La FSH (Folliculo Stimulating Hormone) est responsable dela croissance des follicules et donc de l'augmentation progressive du taux d'oestradiol fabriqué par les cellules folliculaires.

Le pic de LH (Luteinic Hormone) au 14ème jour du cycle déclenche l'ovulation. C'est aussi l'hormone responsable de la transformation du follicule en corps jaune après l'expulsion de l'ovocyte.

Chez une femelle macaque ovariectomisée, c’est-à-dire qui a subi une ablation des deux ovaires, on introduit sous la peau un implant d’oestradiol de telle sorte que le taux d’oestradiol soit voisin de celui existant en période folliculaire. Seize jours après l’implantation, on injecte une forte dose d’oestradiol. On dose parallèlement le taux de LH plasmatique.

Les oestrogènes exercent un rétrocontrôle négatif à faible dose (la plupart du temps dans le cycle) et un rétrocontrôle positif à forte dose (juste avant l'ovulation déclenchée par le pic de LH).

 

Analyse de courbes obtenues chez deux lots de brebis :

Extrait du manuel de SVT Hachette1994 p258

La progestérone exerce un rétrocontrôle négatif sur l'hypophyse.

En phase lutéale les taux élevés de progestérone et d'oestrogènes inhibent la sécrétion de LH et de FSH.

Bilan du chapitre

Les hormones ovariennes agissent en retour sur l'axe hypothalamo-hypophysaire en freinant son activité (= rétrocontrôle négatif) ou au contraire en l'augmentant (= rétrocontrôle positif) en fonction de leur concentration.


Aujourd’hui, la pilule est l’un des contraceptifs préférés dans les pays occidentaux.

Pb : comment agit la pilule ?

II- La maîtrise hormonale de la procréation

1- La contraception hormonale régulière

Source

La prise de la pilule oestro-progestative doit se faire dès le premier jour des règles pour qu'elle exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. Ainsi, l'ovaire est mis au repos et il n'y a plus d'ovulation.

Ces hormones de synthèse ont la même action que les hormones naturelles sur l'endomètre : le cycle utérin n'est donc pas trop perturbé. En revanche, les règles sont artificielles car provoquées par une non prise d'hormones de synthèse (pas de cachet ou cachet vide)

L'efficacité est de 100% sauf en cas d'oubli oude prise tardive.

La pilule n'est délivrée que sous ordonnance d'un médecin.

 

Pb : Que faire en cas d'oubli de pilule ou de préservatif suite à un rapport ?

2- La contraception hormonale d'urgence

La pilule du lendemain s’utilise uniquement en cas de rapport non ou mal protégé : elle permet d’éviter une grossesse non désirée mais ne protège pas des IST (Infections sexuellement transmissibles.
La prise de ce comprimé doit être la plus proche du rapport sexuel. En effet, plus on attend longtemps, plus son efficacité diminue. Elle protège des rapports qui ont eu lieu dans les 72 heures avant la prise, mais pas de ceux qui ont eu lieu avant ce délai ou après. Il faut donc utiliser un péservatif jusqu'aux prochaines règles. Cette pilule est vendue sans ordonnance dans toutes les pharmacies.

C'est une pilule ne contenant qu'un progestatif qui perturbe l'ovulation et empêche la nidation. Elle ne peut en aucun cas devenir un moyen de contraception régulier car elle entraînerait des effets indésirables.

2- L'interruption volontaire de grossesse

Le contexte légal : http://www.svt.ac-aix-marseille.fr/pistpeda/4transvie/p2.htm

Activité : TP-TD découverte du mode d'action du RU486 avec documents + logiciel RASMOL


L'IVG est autorisée en France jusqu'à 3 mois de grossesse (et plus pour un motif médical seulement). Dans ce cadre, une méthode médicamenteuse peut être proposée : l'administration d'un molécule, le RU-486 qui se fixe sur les récepteurs de la progestérone dans les cellules de la muqueuse utérine. La progestérone ne pouvant plus se fixer à ces récepteurs déja occupés par le RU-486, l'endomètre va réagir comme il réagit à une chute du taux de progestérone : il se détruit et les règles apparaissent.

Pour aller plus loin : http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/levoru486/01molecules.htm

III- Les infections sexuellement transmissibles ou IST

1- Des infections aux conséquences graves

Document extrait du manuel de SVT de 1èreES/L Belin 2011 p118

2- Les moyens de prévention

Pb : Comment la médecine peut-elle aider les couples ne parvenant pas à procréer ?

IV- L'aide médicalisée à la procréation

1- Les causes de l'infertilité

En moyenne, la probabilité de tomber enceinte (sans moyen de contraception bien sûr!) est de 25% à chaque cycle. Lorsque cette probabilité descend à 5%, les médecins parlent d'hypofertilité. Si aucune grossesse ne s'est déclarée au bout de deux ans de relations sexuelles, l'infertilité est prononcée et un bilan s'avère nécessaire pour en rechercher les causes.

Chez la femme, les causes les plus fréquentes sont l'absence d'ovulation et l'obturation des trompes.

Chez l'homme, les anomalies concernent surtout le nombre, la mobilité ou la strucure des spermatozoïdes.

2- Un évantail de techniques

La stimulation ovarienne

Après la mise au repos de l’hypophyse afin de bien contrôler l’ovaire (grâce à un spray nasal), la première étape consiste à stimuler la production de follicules par des injections quotidiennes d’une hormone proche de la FSH entre le 5ième et le 10ième jour du cycle. On peut également utiliser un produit « anti-oestrogène » qui permet d’accroître la production de FSH. Puis, on surveille par échographie le nombre et la taille des follicules.

Lorsque le développement folliculaire est jugé suffisant, on déclenche l’ovulation par l’injection d’hCG qui mime un pic de LH. Le risque de grossesses multiples n'est alors pas négligeable.

L’insémination artificielle avec le sperme du conjoint (IAC) ou d’un donneur (IAD)
Elle est destinée aux couples dont les spermatozoïdes qui ne passent pas la glaire cervicale, ou dont l’homme est infertile et aux femmes célibataires. Ce fut, au cours des années 70, la première des méthodes de conception médicalement assistée. On assista alors à la création des banques de sperme congelé. Le sperme du donneur anonyme (critérié toutefois par le couple ou la mère célibataire : couleur de peau, taille) est déposé dans le vagin ou le col de la femme au moment approprié du cycle (ovulation), puis on laisse la nature faire son oeuvre. Chaque année 20.000 bébés américains naissent grâce à cette méthode. Attention, cette méthode pourrait permettre l’insémination à partir d’un donneur mort, la fécondation par un parent.
La fécondation in vitro et le transfert d'enmbryon (FIVETE)
Des ovaires stimulés hormonalement provoquent le développement de plusieurs ovocytes II. Les ovocytes sont aspirés à l’extérieur de l’ovaire à l’aide d’un laparoscope (instrument qui permet de visualiser l’aspiration). Quelques ovocytes sont ensuite fécondés avec des spermatozoïdes du partenaire de la femme. Après quelques jours de croissance dans un contenant en verre (« éprouvette »), tous les pré-embryons dont le développement semble normal sont réimplantés dans l’utérus de la femme. Les autres ovocytes sont aussi fécondés, puis congelés au cas où le premier essai échouerait. Généralement cette méthode engendre des naissances multiples. Le premier bébé éprouvette, Louise Brown, est née au cours de l’été 1978 en Grande-Bretagne. Les embryons restants sont
congelés.
L’injection intra-cytoplasmique du spermatozoïde (ICSI)
Cette méthode consiste à sélectionner un spermatozoïde et un ovocyte puis, sous microscope, à injecter le spermatozoïde directement dans le cytoplasme d’un ovocyte. Cette technique est utilisée lorsque les spermatozoïdes présentent certaines anomalies qui l’empêcheront de féconder.

 

Les techniques de procréation médicalement assistée peuvent permettre à des couples infertiles d'avoir un enfant à partir de leurs cellules reproductrices. Dans certains cas, l'utilisation de gamètes non issus du couple s'avère nécessaire (en cas de risque de transmission d'une maldie grave ou d'incapacité à produire les gamètes par ex). En France, le don de sperme et le don d'ovocytes sont des actes bénévoles, anonymes et gratuits (ce n'est pas le cas dans tous les pays).

Avec l'ICSI, l'assistance est encore plus "poussée" et seuls les gamètes sélectionnés sont fécondés. Ce pose alors le problème éthique de la limite à la sélection pour éviter des dérives eugéniques...

 

3- La surveillance de la grossesse

L’échographie s’adresse à toutes les femmes enceintes à raison d’une par trimestre. Elle permet d’observer la morphologie du foetus, de surveiller la croissance et d’apprécier certaines de ses fonctions : cardio-vasculaire notamment. Pratiquée à 10-12 semaines d’aménorrhée (arrêt des menstruations) elle permet le dépistage des grossesses multiples et des malformations importantes comme l’anencéphalie. Pratiquée à partir de 20 semaines d’aménorrhée, l’échographie permet de détecter la majorité des malformations congénitales telles les malformations cardiaques, de la colonne vertébrales, les problèmes de polydactylies et syndactylies.

Des examens du sang maternel sont également pratiqués et peuvent permettre de préciser le risque statistique d'anomalies chromosomiques. Si ce risque n'est pas négligeable, un diagnostic prénatal est proposé à la future maman. Les cellules embryonnaires sont prélevées dans le liquide amniotique par amniocentèse puis analyser en laboratoire pour établir le caryotype (cf cours de 4ème)