De la composition chimique
des minéraux |
ANALYSE CHIMIQUE DES MINÉRAUX DANS UNE LAME MINCE DE ROCHE : LA MICROSONDE ELECTRONIQUE
Ecran avec visualisation d'une lame mince d'amphibolite des Tauern,
Autriche (X400) |
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Stage = platine orientable commandée manuellement par 3 verniers.
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EXPLOITATION DES RÉSULTATS : LA THERMOBAROMÉTRIE
L'analyse à la microsonde des minéraux d'une lame de roche ne doit être envisagée qu'après l'étude de celle-ci au microscope polarisant classique. Cette étude permet d'établir une chronologie relative des relations entre les cristallisations et les déformations afin de dresser un catalogue des minéraux qui se sont formés ensemble au même moment (minéraux à l'équilibre = minéraux cogénétiques) Complément 1.L'analyse est faite au sein des minéraux, de composition chimique variable, point par point, du cœur à la périphérie,selon un pas qui dépend de la taille du minéral Complément 2.
Résultats d'analyses.
Les résultats obtenus après analyse sont exprimés en % de poids d'oxyde et donnés sous
forme de tableaux, le total peut être inférieur à 100 dans le cas des minéraux
hydroxylés (Document 2).
À chaque point d'analyse, les teneurs en oxyde permettent de calculer les teneurs en
cations (Si4+, Ti4+, Al3+, Fe2+, Mg2+,
Ca2+ Document 3 ) et de déterminer la
formule structurale du minéral au point analysé.
Seuls certains cations sont intéressants en tant que marqueurs
thermobarométriques.
En effet les conditions de température et de pression influencent leur degré de
substitution dans les réseaux cristallins. Ce sont en réalité les variations des
teneurs en ces cations entre deux ou plusieurs minéraux cogénétiques, qui permettent de
déterminer les variations de P et T.
Par exemple :
- les variations de teneur en Fe-Mg sont indicateurs des
variations de température.
- les variations de teneur en Ca-Al sont indicateurs des
variations de pression.
Par suite, la nature des cations sensibles à P et T détermine le choix des minéraux à
analyser.
Les calibrations géothermobarométriques et leur utilisation.
Des chercheurs ont établi grâce à des calculs thermodynamiques théoriques et à
des études expérimentales les relations existantes entre les variations de composition
chimique et les variations de pression et de température régnant lors de la formation
des minéraux. Chaque équipe travaillant sur un thermomètre ou sur un baromètre ou
encore sur un thermobaromètre donné propose une équation mathématique , ce qui aboutit
à plusieurs équations et donc à des calibrations différentes. Les résultats
apparaissent comme des "fourchettes" de température et de pression et mènent
à la construction graphique de "boîte".
(Document 4b)
Exemples
Cas de minéraux cogénétiques, en contact (Document 4)
Cas de minéraux cogénétiques qui ne sont pas en contact.
Comme pour les minéraux en contact, les variations de pression et de température sont
déterminées à partir de points d'analyse réalisés en série du cœur vers la
périphérie, au sein de minéraux de la même phase de déformation et les calculs
thermobarométriques sont effectués à l'aide de points jugés à l'équilibre au même
moment t.. (Document 5). Ce travail est surtout utile dans
le cas des roches basiques, pour lesquelles plus de trois minéraux sont nécessaires à
la thermobarométrie et dans lesquels ces minéraux sont rarement en contact.
Remarque importante :
L'exploitation thermobarométrique de l'analyse chimique des minéraux d'une roche ne
peut en aucun cas être dissociée de l'analyse structurale de celle-ci, si l'on veut
corréler les variations de pression et de température aux déformations.
Document 3 : Analyses recalculées en formules cationiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Document 4 : Détermination des domaines de pression et de température à l'aide de minéraux cogénétiques dans un micaschiste à grenat, biotite, plagioclase et silicates d'alumine. |
a- Localisation des analyses de minéraux en contact. - Les variations de composition chimique dans le couple grenat-biotite
vont permettre de déterminer les variations de température. |
b- Diagramme
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Document 5 : Détermination des pressions et températures d'après l'analyse des amphiboles d'une amphibolite des Tauern, Autriche. | ||||||||||||||||||||||||||||||
a- Localisation des sites d'analyse. Amph1 = amphibole matérialisant une première schistosité S1 |
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b- Relation Pression-Température.
Les quelques sites exploités dans ce document sont rangés dans le tableau 5b dans l'ordre des phases de déformation que matérialisent respectivement les différentes amphiboles. |
La microsonde électronique |
![]() |
![]() 2 Ion pomp 3 Alignment coils 4 Electron absorber liner tube 5 Condenser lenses 6 Aperture system 7 Beam regular 8 Faraday cup 9 Wavelength dispersive spectrometer 10 Diffracting crystal 11 Gas counter 12 Specimen 13 Specimen chamber 14 Specimen stage drivers, optical position encoder 15 Energy dispersive spectometer 16 E.D.S. operture 17 Probe forming lens 18 Backscttered electron detectors 19 Specimen airlook |
Au cours des déformations successives, les minéraux nouvellement formés peuvent
être de nature différente des précédents, ou peuvent être de même
nature. Dans ce dernier cas, leurs compositions chimiques sont différentes si les
conditions P-T ont été différentes au cours des épisodes de déformation.
Cela signifie que les roches métamorphiques ont une mémoire structurale, mais
aussi une mémoire chimique.
Les zonations chimiques des minéraux peuvent être pressenties par observation microscopique (variations de couleurs, présence ou absence d'inclusions), mais elles ne sont vraiment et finement détectables qu'à la microsonde électronique. Chaque analyse ponctuelle effectuée à l'intérieur d'un minéral est caractéristique des conditions P-T à un instant ponctuel t de sa cristallisation !
Les zonations chimiques sont caractéristiques de réactions continues (de variance 2, d'après la règle des phases) et de réactions d'échange (de variance 3). Les réactions inter-minérales (de variance 1) sont, quant à elles, directement observables au microscope.
Seules les réactions de variances 2 et 3 sont utilisables pour effectuer
des calculs thermo-barométriques, (pour lesquelles on ne doit jamais utiliser de moyennes
d'analyses). Les réactions inter-minérales ne doivent être utilisées qu'à titre
indicatif, pour contrôler le passage, à un instant ponctuel t, d'un chemin P-T calculé,
à travers la courbe correspondant à la réaction réelle (sans faire intervenir des
minéraux non observés dans la lame !), ainsi que pour contrôler le sens du chemin
pour cette réaction.
Il est donc très peu performant de se servir uniquement de réactions inter-minérales si
on veut obtenir des chemins P-T-t quantitatifs complets (progrades/rétrogrades).
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