DES
PRATIQUES AU SERVICE DE L'ALIMENTATION |
---|
CHAPITRE 8 : La production d'aliments par l'élevage et la culture
Pb : Au Néolithique (8000 ans environ), l’homme, devenu sédentaire, s’est mis à élever des animaux et à cultiver des plantes pour subvenir à ses besoins. Depuis, l’agriculture a dû répondre à l’augmentation de la population. Quelles techniques ont permis à l’homme d’atteindre cet objectif ?
I – Des élevages pour l’alimentation humaine
Activité : Nathan p126, exemple d’élevage bovin pour la
viande ou pour le lait + doc
Histoire de l’élevage bovin en France
Les populations bovines sont issues de la domestication de l'aurochs européen (Bos primigenius primigenius) depuis 8000 ans avant J-C.
![]() |
L'aurochs est un bovidé disparu, ancêtre des races actuelles de bovins domestiques |
Source : wikipedia
Chaque région, voire chaque vallée de montagne a sélectionné une race correspondant à ses besoins et à la difficulté de son terroir (climat et sol).L'élevage bovin a toujours eu plusieurs intérêts économiques : la fourniture de lait (autrefois destiné essentiellement à la fabrication de fromage et de beurre), la viande et le cuir. Dans les régions qui ne possédaient pas de chevaux lourds de trait, cette fonction était déléguée aux bœufs de travail ou à des vaches robustes (sud-ouest, Massif central, Alpes…).
La sélection consiste à choisir le taureau qui va se reproduire avec la vache en fonction de ses qualités. Ainsi, le veau issu de cet accouplement conservera les caractéristiques de la race choisie.
Aujourd'hui, la France se trouve avec un nombre de races considérable. Elle est reconnue comme un grand pays de fromage, et ses races bouchères a viande maigre sont très demandées, créant une exportation de taureaux reproducteurs vers tous les continents.
Pour améliorer la quantité et la qualité de viande et de lait, l'homme contrôle la reproduction (par sélection des races, insémination artificielle) et l'alimentation des animaux (qualité du fourrage) |
II– Des cultures pour l’alimentation humaine
Activité : visite du musée de la fraise et de cultures en plein champ à Plougastel (29)
Histoire de la culture de fraises à Plougastel
Au XVIIIè siècle, Amédée François Frézier rapporte du Chili de nouvelles variétés de fraises plus grosses que les fraises des bois de nos contrées. A Plougastel, le fraisier se développe bien grâce au climat tempéré de la presqu’île et ses terrains argileux. Au XIXè siècle, la culture de la fraise prend le pas sur la culture du lin. Elle est alors pratiquée en plein champ sur de petites parcelles. Les brestois sont les principaux acheteurs mais en 1854 une commerçante de Morlaix a l’idée de vendre des fraises aux anglais. En 1865, l’ouverture de la voie ferrée Brest-Paris marque le début d’un développement intense de la fraisiculture. A la fin du siècle, la production de fraises couvre 4000 hectares.
Cueillette des Fraises (1942) - Mathurin
Méheut
Peinture exposée au Musée de la Fraise et du Patrimoine - Plougastel
Fin XIXè, les producteurs se regroupent pour commercialiser les fraises. Dans les années 1920, le marché anglais est le principal débouché de la fraise qui devient alors un produit très lucratif.
En 1937, 1100 hectares de terre sont consacrés à la culture de la fraise soit un quart de la superficie de la presqu'île. La production atteint 6000 tonnes.
Dans les années 1950, les agriculteurs de la presqu'île se tournent vers la sélection des plants, obtenant ainsi sur des surfaces identiques des rendements élevés.
En 1970, tous les fraisiers de Plougastel sont cultivés sur du plastique noir et sous des tunnels transparents. Pourtant en 20 ans la production a baissé de 40%.
![]() |
![]() |
Au début des années 1990, la presqu'île se couvre de grands tunnels de 50 à 60 mètres de long et de 4,50 mètres de large qui permettent d'avoir des fraises de mi-mars à fin octobre.
Puis les Plougastels innovent avec les jardins suspendus. Ils sont constitués de sortes de larges gouttières suspendues à la toiture de la serre dans lesquelles sont placés des sacs de substrat. Ce procédé permet d'avoir des fraises avec un mois d'avance. Malgré ces innovations, l'âge d'or de la fraise est révolu : 3000 tonnes produites en 1970, seulement 500 en 1995. Un plan de relance est initié en 1996 incitant de jeunes producteurs à se lancer dans la production de fraises. En l'an 2000, la production est remontée à 950 tonnes.
Lien source : http://www.mairie-plougastel.fr/decouvrir.php?rub=4&titre_rub=Histoire%20de%20la%20fraise
Pour améliorer la production de fraise, l'homme contrôle la reproduction (par sélection des variétés, pollinisation artificielle) et les paramètres de culture (température, humidité, luminosité et apports de sels minéraux) Les cultures hors-sol ont permis d'augmenter les rendements en facilitant le ramassage et en permettant au fraisiculteurs de mieux contrôler les apports en eau et en sels minéraux. |
Pb : Les produits issus des élevages ou des cultures sont destinés à l'alimentation humaine : ils doivent donc apporter les constituants essentiels de notre organisme. Que sont ces constituants et comment peut-on les mettre en évidence ?
III– A la recherche des constituants des aliments
Activité 1 : lecture de quelques étiquettes (sur des emballages + livre Nathan p130)
Les aliments contiennent en proportions variables des composants essentiels au bon fonctionnement de notre organisme :
|
Remarque : pour le rôle de chaque constituant dans le fonctionnement de l'organisme, se reporter à l"Opération petit déjeuner au collège" (Présentation open office disponible sur le réseau du collège dans les documents partagés)
Activité 2 : petites expériences pratiques pour caractériser les protides, les lipides et les glucides sur quelques aliments (on se limitera cette année seulement à ces trois constituants, les autres seront vus en 5ème puis en 3ème dans le cours de chimie...)
TP : Mise en évidence des constituants des aliments
Le tableau ci-dessous vous présente quelques tests simples permettant de mettre en évidence les glucides, les protides et les lipides.
Constituants des aliments | Test caractéristique | Résultat témoin | |
Glucides | Sucres lents | Eau iodée (réactif de Lugol) | Coloration bleu-foncé |
Sucres rapides | Liqueur de Fehling à chaud | Coloration rouge brique | |
Bandelette test | Coloration spécifique du papier | ||
Protides | Chauffage ou acide | Coagulation (liquide?gel) | |
Acide nitrique | Coloration jaune citron | ||
Lipides | Frotter sur du papier | Tache translucide | |
Au contact de l'eau | Ne se mélange pas (gouttelettes d’huiles dispersées visibles parfois seulement au microscope) | ||
Rouge soudan III | Goutelettes lipidiques oranges |
Faites quelques uns de ces tests sur les aliments du tableau qui suit et indiquez s’ils contiennent ou non ces trois constituants essentiels de notre alimentation. Vous devrez noter le test réalisé, le résultat observé ainsi que la conclusion tirée par comparaison avec les résultats témoins (+ = contient ce constituant et - = ne contient pas ce constituant)
IMPORTANT : Ce travail doit être réalisé en petits groupes pour répartir les tâches !... et toute manipulation de produits dangereux (acides par ex) doit être effectuée par le professeur par mesure de sécurité.
Aliments |
Test réalisé |
Résultat observé |
Constituants |
+ |
- |
Lait |
Liqueur de Fehling à chaud |
Rouge brique |
Sucres rapides |
+ |
|
Eau iodée |
jaune orange |
Sucres lents |
- |
||
Acide nitrique |
coagulation + jaune |
Protéines |
+ |
||
Observé au microscope |
fines gouttelettes de graisse |
Lipides |
+ |
||
Pain |
Liqueur de Fehling à chaud |
Bleu |
Sucres rapides |
- |
|
Eau iodée |
bleu encre |
Sucres lents |
+ |
||
Acide nitrique |
jaune |
Protéines |
+ |
||
Frotté sur du papier |
papier non translucide |
Lipides |
- |
||
Oeuf |
Liqueur de Fehling à chaud |
Rouge brique |
Sucres rapides |
+ |
|
Eau iodée |
jaune orange |
Sucres lents |
- |
||
Acide nitrique |
coagulation + jaune |
Protéines |
+ |
||
jaune frotté sur du papier |
papier translucide |
Lipides |
+ |
||
Pomme |
Liqueur de Fehling à chaud |
Rouge brique |
Sucres rapides |
+ |
|
Eau iodée |
jaune orange |
Sucres lents |
- |
||
Acide nitrique |
rien |
Protéines |
- |
||
Frotté sur du papier |
papier non translucide |
Lipides |
- |
||
Banane |
Liqueur de Fehling à chaud |
Rouge brique |
Sucres rapides |
+ |
|
Eau iodée |
bleu encre |
Sucres lents |
+ |
||
Acide nitrique |
Légèrement jaune |
Protéines |
+ |
||
Frotté sur du papier |
papier non translucide |
Lipides |
- |
Critique : ces tests sont qualitatifs et non quantitatifs. Un constituant en très faible quantité peut parfois passer inaperçu si le test est négatif (ex : protéines de la banane...)